" MOBY DICK "
AU QUAI DE LA GARE
Le baleinier imaginaire
Le théâtre du Quai
de la Gare n'est guère connu que par les gens du jazz qui ont là
des studios de répétition, de vagues locaux récupérés
dans des entrepôts abandonnés bordant une voie désaffectée
de la SNCF. Là, dans une salle rafistolée, au fond d'une
cour pavée surplombée d'une espèce de manoir, on peut
assister en ce moment aux navigations obstinées d'Ishmael, de Pip,
Starbuck, Daggo et les autres commandés par ce capitaine Achab qui
voulait capturer Moby Dick, la chimère blanche.
Ils sont dix comédiens,
jeunes, à s'être embarqués dans le roman d'Herman Melville,
un bâtiment de cinq cents pages. Ils ont mis les voiles à
bord du baleinier imaginaire comme on s'élance à nouveau
dans un songe d'adolescence familier et ancien. Du théâtre
de haute mer, quand rien n'a vraiment plus d'importance, ni la faim, ni
le sommeil, ni les vagues, ni la nostalgie de la terre ferme. Les matelots
manoeuvrent, se déplacent avec grace, évitant les faux mouvements.
Au bout de l'expédition, le spectateur a envie de lire et de relire
Melville. Car sa musique est là, et son rythme aussi, respecté
par le découpage.
Pour tout décor, un parquet,
un échafaudage et, comme autant de bouts diaboliques, une quantité
de cordages ( le mot " corde " on ne doit le prononcer ni sur un bateau
ni sur un plateau ). Il y a aussi une échelle mais pas de mât.
Pour le roulis on fait comme si. Les circuits électriques ayant
flanché, l'éclairage se réduit à quelques projecteurs
actionnés manuellement. Du théâtre à jeter les
chaloupes à la mer. Et pourtant aucune détresse. Le metteur
en scène Sophie Charrier ne panique pas. Elle n'est pas dépouvue
d'idées, ni dénuée d'envie et elle saura suivre d'autres
cachalots...
MOBY DICK
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